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D’abord dans l’écoute et la présence bienveillante.

Puis en aidant à la compréhension du mal-être maternel en présence, et pour cela aller à l’origine de cet état.

Mais encore?

La jeune mère ne ressent pas de joie à s’occuper de son bébé, certes, mais surtout elle ne comprend pas pourquoi.

Et c’est bien cela qui lui crée cette souffrance, car elle n’a aucune explication à donner, et portant, elle voudrait de toutes ses forces, ressentir enfin le plaisir d’être mère.

 

Alors, ensemble, nous allons « revisiter » ce qui s’est passé autour de la naissance, non pas tant physiquement, que dans la façon dont la mère l’a ressenti.

 

Un exemple?

Prenons l’exemple d’une césarienne, décidée après de nombreuses heures de contractions douloureuses, parce que le travail de l’accouchement ne progressait plus, et que la mère et l’enfant montraient des signes de fatigue.

 

Et là, je m’intéresse à ce qu’a vécu la mère avant que la décision soit prise, pendant l’annonce de la décision médicale, au moment de l’intervention, l’accueil de son bébé, et les jours suivants.

 

Je recueille ses inquiétudes, parce que ce n’était pas l’issue de l’accouchement telle qu’elle l’avait rêvée. J’entends ses craintes quant aux conséquences sur le bébé, ses peurs d’une intervention, d’être séparée du bébé. Elle peut exprimer sa déception de ne pas avoir été capable d’accoucher naturellement, etc. Il peut arriver aussi que la fatigue extrême ne lui fasse qu’aspirer à dormir, que ça s’arrête, qu’on stoppe ces contractions devenues insupportables. Finalement, elle a  pu ressenir du soulagement à l’annonce de la décision de la césarienne.

 

C’est bien sûr un exemple de situation, mais qui donne bien la teneur de cette écoute bienveillante, pour que la jeune mère se sente suffisammenten confiance, sans peur de jugement. Elle pourrait exprimer ce qu’elle n’a pas compris lors de l’agitation du personnel médical, par exemple, du sentiment se rapprochant de la colère que son corps ne lui appartienne plus, qu’on décide pour elle, autre exemple, de ressentir de la contrariété voire du rejet envers le bébé, qui « cause tant de soucis dès son premier jour »,  etc.

 

Enfin, je lui propose d’imaginer ce que le bébé a pu lui aussi ressentir, de l’intérieur du ventre maternel, de ce qui se passait autour de sa naissance. Cette inquiétude maternelle, voire sa contrariété à son égard, cette agitation du corps médical, et surtout le fait d’être « arraché » du ventrematernel, parfois même la peur de mourir ou que sa mère meure, etc.

 

Autrement dit, de voir à travers les yeux de son enfant, en tenant compte de ce qu’il perçoit et des informations dont il dispose et de celles dont il ne dispose pas, là où il est.

 

Bien évidemment, chaque maman est différente d’une autre, bébé idem. De plus, chacune arrive avec un passé différent, des envies différentes, un entourage différent, etc. Chaque histoire de vie est unique.

Et où est la sophro-analyse dans tout cela?

Dans la façon de questionner en profondeur, d’explorer chaque ressenti.Accompagner la mère tout au long de ses prises de conscience, la guider dans son introspection.

 

Et pas seulement pour elle-même, mais aussi essayer de comprendre ce qui se passe pour son enfant, en se mettant à la place du bébé pourélaborer des hypothèses d’explication de son comportement actuel.

 

La formation en sophro-analyse m’a apportée beaucoup d’éléments qui vont faciliter le questionnement et l’analyse de situation. Cela va me permettre de proposer différentes hypothèses, puis de vérifier auprès de la mère ou de l’enfant la correspondance pour les réfuter ou les admettre comme possibles.

 

Le fait de comprendre le mécanisme de l’enchainement de situations, de croyances, de replacer les événements dans leur contexte, conduit immédiatement à une déculpabilisation de la jeune mère face à ce qui lui arrive. Du coup, elle peut se détendre et reprendre confiance en ses capacités maternantes.

 

Est-ce que la mère se trouve en état de relaxation, comme cela se pratique habituellement en sophro-analyse?

Non, nous discutons en face à face. Cette situation n’en n’a pas besoin car les souvenirs sont là, et même très présents, puisque les événements sont tout récents.

 

Par contre, si besoin, il sera toujours temps, ultérieurement, la période urgente  passée, d’envisager cette méthode sur une thérapie complète, comprenant une vingtaine de séances, en simple relaxation. Dans ce cas, j’utiliserai le processus entièrement, comme enseigné par Christine LOUVEAU, pour un « nettoyage » plus complet.

 

Ce sera souvent souhaitable, selon la situation et le besoin, mais seulement dans un deuxième temps, l’urgence étant de permettre à la mère et l’enfant de se retrouver.

 

En quoi le fait d’avoir revécu les moments difficiles aide-t-il la mère et l’enfant à un mieux-être?

Parce que cela met en lumière que, contrairement à ce qui peut se montrer au premier coup d’oeil, ou vu de l’extérieur, cela ne s’est pas si bien passé que cela. Autrement dit, l’accouchement (physique) s’est finalement bien passé, et même en cas de césarienne, tout s’est bien terminé, la mère et l’enfant se portent bien. Oui, mais dans le ressenti de la mère, si on lui demandait comment elle a vécu cet accouchement, sa réponse pourrait être très inattendue.

 

Pour reprendre l’exemple précité, la jeune mère peut « s’être sentie honteuse de ne pas avoir réussi son accouchement, acte pourtant naturel pour les autres femmes ».  Elle peut s’être trouvée « inutile puisqu’il a fallu faire une césarienne ». Elle peut également se sentir coupable d’avoir capitulé en désirant la césarienne afin de ne plus souffrir et dormir…

 

Et du côté de l’enfant, il a ressenti la peur et l’agitation, a pris peur de mourir, il n’a plus senti la présence de sa mère durant l’anesthésie, n’a pas compris qu’on l’arrache du ventre de sa mère où il se sentait bien avant tout cela…

 

Autrement dit, les prises de conscience se font, les explications arrivent et la compréhension de ce mal-être se définit, petit à petit.

Il s’avère que la mère, l’enfant et le personnel médical ont agi au mieux, chacun avec ses propres moyens pour que tout se passe au mieux.

La culpabilité de ne pas avoir fait les choses comme on l’attend d’une « bonne mère » peut s’effacer, la colère peut fondre, la tristesse s’envoler pour laisser place au calme.